Pour un premier hiver passé dans la région grenobloise je n'ai pas à me plaindre, il a été tellement doux et sec que l'adaptation n'a posé aucun problème. Nous pouvons même nous permettre de belles virées en moyenne montagne sans craindre le froid, il faut juste prendre garde au verglas le matin passé une certaine altitude. Dans la continuité cette semaine a été printanière, idéale pour passer son temps dehors que ce soit sur le vélo ou dans les chaussures de rando.
En ce début d'après-midi je prend la direction de Grenoble que je vais traverser pour rejoindre la Chartreuse, massif que je n'ai pas encore visité cette année. Habituellement plus froid, j'ai attendu que la température passe les 15°C pour y promener mes roues.
La première demie-heure passée à traverser Grenoble n'est guère agréable, je n'ai jamais apprécié rouler dans la circulation urbaine. C'est donc avec un certain plaisir que je vois la route se redresser à la sortie de la ville lorsque je m'engage dans le col de Clémencière. Ce premier col se passe bien, dans une agréable chaleur.
Une courte descente puis l'ascension continue en direction de Sarcenas. C'est une route que je n'avais jamais empruntée, je ne suis pas déçu ! La pente est assez sévère, les kilomètres ne défilent que lentement. Dans ces pourcentages mon dos douloureux depuis une dizaine de jours ne m'aide pas vraiment. Heureusement les paysages sont magnifiques, comme toujours en Chartreuse.
Juste après Sarcenas je retrouve la route du col de Porte au niveau du col de Palaquit. La route est moins raide, je retrouve une certaine facilité. La neige fait son apparition dans le dernier kilomètre du col, en faible quantité. Je bascule immédiatement dans la descente, retrouvant la fraîcheur à laquelle je m'attendais dans ce coin abrité du soleil si agréable en été.
Pour la première fois de l'année également je me lâche dans la descente, profitant des routes sèches et de la douceur. En effet j'ai pu remarquer cet hiver que l'adhérence est bien moindre par temps froid, ce qui m'a valu de belles frayeurs même sur route sèche. Il faut dire que mon poids et mon centre de gravité particulièrement haut n'aident pas vraiment.
Le col du Cucheron me semble invariablement aussi dur à passer. La pente n'est pas insurmontable et pourtant j'ai toujours du mal à y hisser ma grande carcasse. C'est une portion de route que je n'apprécie guère, ce qui explique sans doute en partie cette sensation de difficulté. Et bien sûr c'est là que mon dos me fait particulièrement souffrir, me brûlant non seulement les reins mais aussi jusque dans les chevilles, irradiation bien connue de tous ceux qui ont des déboires avec leur nerf sciatique.
Encore une fois je me régale dans la descente, rapide, tout en profitant au maximum du paysage et de la vue sur la prochaine difficulté, le col du Granier.
Celui-ci est bien plus facile à escalader, surtout de ce côté-là. Ce n'est pas le cas sur les autres versants, longs et pentus.
A l'ombre du Granier la descente sur Chapareillan est particulièrement fraîche. Certaines portions très humides imposent la prudence, alors quand la route retrouve les rayons du soleil sur le bas je lâche totalement les freins, pour flirter avec les 90km/h. C'est grisant !
La suite l'est beaucoup moins. Je n'ai ni le temps ni le dos pour rentrer par les Balcons de Belledonne comme j'aime à le faire. Alors ce sera en fond de vallée, dans la circulation, pendant une trentaine de kilomètres. Je quitte le Grésivaudan juste avant d'arriver dans l'agglomération grenobloise, à Murianette, pour grimper par une agréable petite route.
Je retrouve le calme, et des jambes. Je poursuis ma route vers Venon par un bon coup de cul alors que le soleil disparaît derrière le Vercors. Ce sont des instants que j'aime vivre sur le vélo.
Plus que quelques kilomètres de grimpette avant de basculer de l'autre côté, avec vue sur le massif de Belledonne éclairé par les derniers rayons de soleil. Je n'ai pas pris d'éclairage, il est temps de rentrer et vite.
Le retour tout en descente par Uriage, Vaulnaveys et Vizille est effectivement rapide. Je retrouve mes pénates à l'extrême limite de ce qu'il était possible de faire en sécurité sans être équipé pour la nuit. Mon dos n'est pas en plus mauvais état qu'en partant, je vais pouvoir remettre ça dès le lendemain !
La sortie en chiffres :
Distance : 139.7 km
Dénivelé : 2750 m
Durée : 5 h 21
Vitesse moyenne : 26.1 km/h