Depuis maintenant une semaine mon beau-père est en vacances à la maison. Féru de randonnées pédestres il ne rechigne pas à enfourcher le vélo pour découvrir de nouvelles routes. Pour son anniversaire nous décidons de faire un aller-retour à la Bérarde en partant du Bourg d'Oisans. Lui rentrera ensuite alors que je continurai ma route pour aller chercher quelques bosses.
La route de la Bérarde est un cul de sac long d'une petite trentaine de kilomètres qui nous permet d'évoluer au coeur du massif des Ecrins. Si le pourcentage moyen n'est pas très élevé, moins de 4%, certains passages atteignent 12%. Le paysage se mérite !
Nous partons gentiment, profitant du calme matinal. Juste quelques voitures nous doublent, troublant à peine la quiétude des lieux.
Arrivés à Venosc je laisse Xavier poursuivre seul un moment le temps l'aller chercher le petit col se trouvant au dessus du village. En fait de petit col, le Collet est tout de même interressant. Court, seulement 3km depuis le carrefour, mais avec une pente moyenne de 8%, un maxi à 12% et un final sur une route particulièrement endommagée. Mais comme souvent ici l'effort est grandement récompensé par le paysage.
Je n'ai plus qu'à redescendre par le même chemin pour rattraper Xavier. Après une légère descente à la sortie de Venosc la route se redresse. Voici le second passage ardu de la journée, encore une fois plus de 10% mais c'est relativement court. Quelques kilomètres de plat pour se refaire et voilà les premiers sommets enneigés qui se dressent devant moi.
On se sent tout petit dans cette vallée encaissée, entourés par des parois allant pratiquement toutes chercher les 3000m.
Au bout d'une belle ligne droite je peux distinguer la route qui escalade la montagne sur la gauche en beaux lacets. Dès la première épingle l'estimation visuelle se confirme, ça grimpe dur ! Je reprend Xavier juste avant d'arriver à Saint Cristophe en Oisans.
Nous profitons de chaque kilomètre parcouru, nous qui ne sommes pas habitués à cette ambiance de haute montagne. C'est quand même très différent de la Provence et de la Bretagne !
Nous voilà enfin au bout de la route. Xavier à des fourmis dans les jambes, il veut enfiler une paire de chaussures de marche pour poursuivre son chemin. Pas aujourd'hui, nous allons devoir faire demi-tour !
Nous redescendons donc. L'air devient rapidement frais, les coupes-vent sont de rigueur. A la sortie d'un virage je manque de rouler sur une marmotte qui traverse à quelques dizaine de centimètres de ma roue ! Une belle frayeur, autant pour elle que pour moi.
La descente est rapide, je me régale. Xavier, moins à l'aise dans cet exercice, n'est pas vraiment du même avis. Très rapidement nous revenons sur Venosc, avant de rejoindre la circulation peu avant Bourg d'Oisans.
Fin de la journée vélo pour Xavier. Quant à moi je me ravitaille avant de poursuivre ma ballade avec en point de mire le col de Sarenne par l'Alpe d'Huez.
La grimpée de l'Alpe est conforme à sa réputation : il n'y a pratiquement que des hollandais sur la route ! Certains groupes avec des voitures suiveuses qui ne font absolument aucun effort pour faciliter la circulation des véhicules plus rapides qu'eux, que ce soit des voitures, des bus ou des vélos. Pas cool !
C'est tout de même moins dur que ce à quoi je m'attendais. Ce qui ne veut pas dire que je monte vite, j'avance toujours sur un rythme très moyen et en force. J'essaie autant que possible de ne pas dépasser les 170 puls, mais dès que je me dresse sur les pédales cette valeur est allègrement dépassée. Je vais certainement le payer un peu plus tard, mais pour le moment je ne peux guère faire autrement.
La station est bien entendu remplie de cyclistes de tous bords. Je ne m'arrête pas et poursuis ma route vers le col de Sarenne. A la sortie de la station je double un petit groupe de jeunes, je les retrouverai un peu plus loin.
Le col de Sarenne n'a pas encore été nettoyé pour l'été. Il convient d'être très prudent sur cette route étroite régulièrement traversée par des gués empierrés. Je me fais rapidement dépasser par un VTTiste du groupe de jeunes, plus à l'aise que moi des ces conditions.
Dans les derniers hectomètres je reprend le VTT au moment où un gars du groupe reviens sur nous. Surprise, c'est Hervé Jouniaux, présent le week-end dernier sur le RPE ! Il avait dû jeter l'éponge à Aiguines, dans l'incapacité de poursuivre à cause d'une mauvaise chute quelques jours avant le départ de l'épreuve. Aujourd'hui il va beaucoup mieux et accompagne les jeunes skieurs du Pôle Espoir du Dauphiné dans un enchaînement Alpe d'Huez / Col de Sarenne / Deux Alpes.
Après une petite pause au col, nous attaquons la descente prudemment. La route est vraiment très sale, avec par endroits de gros blocs de pierres sur la chaussée. Mais que le panorama est beau ! Inévitablement une crevaison stoppe le groupe très rapidement le temps de la réparation.
Jusqu'au barrage du Chambon la descente est rapide. Je suis surpris de voir quelques jeunes casses-cou accrocher ma roue... jusqu'au moment où l'un d'eux fait un tout droit dans l'herbe ! Plus de peur que de mal, nous arrivons tous entiers au barrage.
La montée aux Deux Alpes est dure pour moi. Je commence à être bien entamé et dois lever un peu le pied. C'est qu'il me faut encore rentrer à Champ sur Drac après ça ! A la station nous faisons demi-tour et redescendons par les Travers, petite route à flan de montagne qui surplombe la vallée de la Romanche.
Revenus au Bourg d'Oisans je quitte mes compagnons de route pour rentrer au bercail. Rapidement les crampes apparaîssent, anéantissant mon envie de remonter à Laffrey par Séchilienne. Je garde le fond de la vallée jusqu'à Champ sur Drac en gérant les crampes comme je peux. Si sur le vélo ça a été, ce ne sera pas le cas dans la nuit !
Le parcours :
La télémétrie :
La sortie en chiffres :
Distance : 176.2 km
Dénivelé : 3540 m
Durée : 8 h 00
Vitesse moyenne : 22.0 km/h
FC moy / max : 136 / 180
