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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 17:39

Je ne me présenterai pas au départ du REV le 15 juillet prochain. Deux raisons principales à cela : d'une part mon dos ne me laisse que peu de répit et encaisse plutôt mal l'accumulation de sorties longues et accidentées, et d'autre part le budget prévu a explosé (casses matérielles à répétition, prix de l'essence qui s'envole).

 

Renoncement donc, mais cela ne veut pas dire que je laisse le vélo au clou ! J'ai retrouvé avec une certaine joie le peloton cyclosportif ce week-end sur la Scott - 1000 Bosses. Joie de retrouver des amis perdus de vue depuis la fin de la saison dernière, de rencontrer enfin en chair et en os d'autres amitiés jusque là virtuelles. Article à suivre !

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 11:33

Tout d'abord je tiens à vous présenter tous mes voeux de bonheur pour cette nouvelle année, à vous lecteurs ainsi qu'à ceux qui vous sont chers.

 

Me voilà officiellement inscrit au REV édition 2011, dans la catégorie "Ultra avec assistance". Si ce défi personnel devient possible c'est grâce aux trois passionnés de vélo et de longues distances qui vont m'accompagner. Je ne peux que leur témoigner ma reconnaissance, car s'engager à suivre un cycliste pendant plus de 24 heures à une allure qui risque d'être particulièrement réduite n'est pas un sacrifice que tout le monde est prêt à faire. Sans pour autant me mettre une pression supplémentaire cela engage une certaine responsabilité de ma part : je ne peux pas leur demander de me consacrer 4 jours sans donner toute l'énergie que j'ai pour atteindre le but fixé, à savoir terminer ce REV.

 

 

Christophe :

 

2009-0303367.jpgAu premier plan (et toujours avec son sac à dos !) lors de la reconnaissance de l'EDT 2009 en compagnie de Nainvert et de mon père

 

Christophe est un randonneur au long court, capable de se lancer seul dans des sorties de plus de 500km. Avec Paris-Brest-Paris et Londres-Edinbourg-Londres à son palmarès il sait ce que passer de longues heures sur le vélo veut dire. Son mental à toute épreuve reste une référence pour moi.

 

 

Yann :

 

DSC05428Sur le RPE 2010, dans le Ventoux

 

Yann est un peu le touche à tout de l'équipe. Cyclosportif, mais aussi amateur de longues distances puisqu'il à lui aussi bouclé Londres-Edinbourg-Londres, et pris le départ du Raid Provence Extrême. Je compte sur sa bonne humeur et sa passion du défi pour me pousser dans mes derniers retranchements.

 

 

Sébastien :

 

DSC05749Sur les pentes du Gavia, un moment fort de la RATA 2010

 

Sébastien est un cyclosportif averti et efficace, mais il connaît aussi le monde de l'Ultra avec une seconde place sur le REV 2009 et une participation à la RATA. C'est sans aucun doute le fait de l'avoir accompagné à Nauders qui m'a décidé à tenter moi-aussi l'aventure sur ces épreuves particulières. Son expérience et sa connaissance du REV seront de gros atouts. 

 

 

Partager ma première expérience de l'Ultra avec eux sera un moment fort. Maintenant, il ne me reste plus qu'à être fin prêt pour le 15 juillet !

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 19:09

Certaines décisions demandent de mûrir avant de devenir évidence. Depuis maintenant trois ans mon esprit veut autre chose, je ne me retrouve plus dans cette pratique du vélo axée sur le cyclosport. J'aime me faire mal sur un vélo, me tirer la bourre avec d'autres, comme cela a toujours été dans tous les sports que j'ai pratiqués. Le cyclosport permet cela, qui plus est sur des parcours attrayants.

 

Malheureusement pour moi le cyclosport évolue de plus en plus vers un sport de consommation de masse. Parcours de plus en plus courts, de moins en moins difficiles, priorité donnée aux prestations pour satisfaire les éternels râleurs... Je passe sur les réflexions particulièrement désagréables des quelques aigris qui se permettent des commentaires totalement déplacés sur les coureurs qui ont coupé la ligne d'arrivée avant eux.

 

Tout cela pour dire quoi ? Que j'arrête le vélo ? Bien sûr que non, je me fais trop plaisir sur les routes. Mais j'aime aussi les défis et le chronomètre, alors...

 

Alors après avoir découvert les longues distances en tant que spectateur en 2008 et 2009, puis du côté organisation et assistance en 2010, c'est sur le vélo que je tenterai l'expérience en 2011. Le plus dur a été de prendre la décision, je sais que je vais souffrir physiquement et mentalement. Mais n'est ce pas pour cela que je fais du vélo ?

 

L'unique objectif de la prochaine saison sera le REV. Le REV+ pour être précis, puisque l'organisation propose aux REVeurs une boucle supplémentaire des fois qu'ils n'aient pas bien compris après les 600 premiers kilomètres. Ce sera donc un peu plus de 700 bornes pour 12000m de dénivelé positif à travers les Vosges.

 

C'est bien beau d'annoncer ça, mais maintenant il va falloir s'y mettre pour être au point le 15 juillet prochain. Jusque là ma plus longue sortie plafonne à 360km et je n'ai jamais dépassé les 8000m de dénivelé. Au boulot !

 

Raid Extrême Vosgien

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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 21:45
Depuis le mois de mai 2008 et cet abandon après seulement 2 grimpées lors d'une édition marquée par des conditions météo dantesques, les Ventoux Masterseries 2009 sont un objectif très important de ma saison. Le défi en lui-même sur cette montagne qui "m'habite" ne peut que me pousser à me dépasser pour atteindre ce chiffre qui doucement a pris place dans ma tête : 9. Neuf montées à réaliser en 24 heures, et contrairement à 2008 sans assistance. L'ascension et la descente se feront sur le vélo, la voiture m'attendra en bas pour que je puisse me ravitailler et me changer au fil des grimpées.

Malheureusement les préparatifs ne se déroulent pas aussi bien que je ne l'escomptais. Tout d'abord j'ai du mal à trouver le sommeil depuis quelques semaines. Ça arrive, mais là cela ne tombe pas vraiment au bon moment. Histoire de corser l'affaire je travaille d'après-midi la semaine précédent l'épreuve et ne peux poser un jour de repos. Vendredi soir je ne me couche qu'à près de minuit après avoir préparé la voiture et le vélo. Pour couronner le tout mon petit bout de 16 mois a été malade durant la nuit et ne m'a laissé que trois heures de sommeil. Pas idéal pour aborder une épreuve aussi dure que les Ventoux Masterseries, mais c'est comme ça.

Samedi matin, c'est le grand jour. Le réveil sonne à 5h30, mais je suis déjà réveillé. Gros petit déjeuner à base de pâtes et je m'habille. Je décolle peu avant 7 heures pour rallier Bédoin. Lorsque j'arrive sur le parking de La Route du Ventoux mon père s'y trouve déjà. Lui ambitionne de réaliser 4 ou 5 montées pour préparer l'Etape du Tour. On se met en place, on se prépare gentiment dans une ambiance unique, bien différente de l'atmosphère stressée des cyclosportives.


Jérôme, rencontré via le blog, nous rejoint. Nous allons faire connaissance sur le Ventoux (une obsession commune ?). Il me propose son aide pour mener à bien ce défi, geste très sympathique que j'apprécie bien que ce soit la première fois que nous nous voyons.
Nous retrouvons également Bruno, membre de l'équipe des joyeux forumeurs de l'Ardéchoise, qui a courageusement décidé de profiter de cet évènement pour découvrir les pentes du Ventoux. Il est encore plus givré que moi. Sans même connaître la difficulté de cette ascension autrement que par ce que tout le monde peut en dire, il va se lancer dans un enchaînement.


Il est 8 heures, c'est le moment de lâcher les 38 courageux (ou inconscients ?) qui se lancent vers le sommet du Géant de Provence pour la première fois de la journée. Le départ est évidemment tranquille, chacun prend son rythme. Je remonte doucement vers l'avant du groupe mais sans voir Laurent Koskas qui a déjà pris la poudre d'escampette. J'étais pourtant juste à ses côtés sur la ligne. Avec Jérôme et mon père nous imprimons un rythme suffisant pour approcher le sommet aux alentours de 1h45.

Dans la montée nous rejoint Bruno Crespy qui cette année ne participe pas aux Masterseries. Encore une nouvelle connaissance grâce au blog. Nous ferons la fin de cette première ascension ensemble.


Bien que le tempo soit celui que je me suis fixé les sensations ne sont pas des meilleures. Mon rythme cardiaque est trop élevé et j'ai tendance à m'essouffler. Il faut dire que depuis l'Ariègeoise j'ai un peu lâché l'entraînement.

Petit à petit notre groupe s'étiole et nous ne nous retrouvons plus que 3 dans la partie finale, au milieu de la caillasse : Bruno, Matej Klepl et moi-même. Ce n'est qu'en arrivant au sommet que j'aperçois Laurent Koskas qui entame sa première descente en voiture. Nous sommes arrivés 2 minutes après lui, en 1h41. Au sommet une légère brise de sud ne gâche pas le superbe temps qui y règne. Quel contraste avec 2008 !


Dans la descente je peux juger les écarts qui sont déjà conséquents. Le Ventoux est terrible, certains visages appellent l'air, en souffrance. Mon père ne pointe que 3 minutes derrières nous, puis voilà Jérôme qui approche également du sommet. Belle perf pour une reprise ! Je ne connais pas encore tous ces visages, mais je vais les revoir au cours de la journée. Je croise Bruno aux environs de la barrière de la Grave. Il mettra 2h20 pour finir son premier "Talus", un temps plus qu'honorable !

De retour à la voiture je prend juste le temps de prendre une barre dans la poche pour la seconde ascension et croquer un bout de banane avant de repartir. Pour pouvoir faire ces 9 grimpées en 24 heures il faut que je mette moins de 2h40 par rotation (montée, descente et transitions). Pour la première c'est 2h05, j'ai 35 minutes d'avance sur mon plan de route.

A peine reparti je croise mon père suivi par un petit train de concurrents parmi lesquels s'est perdu Jérôme qui m'encourage une dernière fois. Merci et à très bientôt ! Très rapidement je rejoins Laurent qui a adopté un tempo bien plus tranquille pour cette seconde manche.


Je retrouve Bruno Crespy qui est allé se ravitailler à sa voiture. Je ne tiendrai pas longtemps sa roue, un peu trop rapide pour moi. Dès Sainte Estève je le laisse filer, tout doucement. Il commence à faire chaud sur le Ventoux. Il n'y a pas de vent, on ne va pas s'en plaindre mais j'aurais apprécié un petit souffle d'air. J'ai très peu bu sur la première montée, je prend donc le temps de m'hydrater plus sérieusement.


Revoilà le sommet, après 1h46. Je suis pile dans le plan de marche prévu. Pointage, habillage et on redescend. Laurent est environ 1km plus bas, ensuite viennent les autres, de plus en plus espacés. Je recroise Bruno le forumeur bien plus bas cette fois-ci. Il ne semble pas au mieux, mais je sais qu'il est courageux et qu'il s'accrochera pour finir cette seconde grimpette.

Comme j'ai pris de l'avance je m'autorise une pause un peu plus longue à la voiture pour manger et préparer mes bidons. Je suis néanmoins reparti avant que n'arrive Laurent et son assistance pour cette troisième montée. Je le crains un peu celle-là, sans vraiment savoir pourquoi. Et le pire c'est que je n'aurais pas tort...

Avant même Sainte Estève des crampes apparaissent, inévitables après ma mauvaise gestion de l'hydratation en début de journée. Je les fais passer doucement sur le vélo en restant un petit moment en danseuse, gros braquet. Mais même les crampes dissipées je ne retrouve pas de forces. C'est bien plus dur.

Environ 2km sous le Reynard je croise Alain Miramon qui descend à pied. Ces deux freins ont lâché, impossible pour lui de continuer. On essaie d'appeler Patrick françois, sans succès : pas de réseau. Je reprend mon ascension en promettant de lui envoyer de l'aide dès que possible. Ce ne sera finalement pas nécessaire puisque Patrick fait son apparition quelques kilomètres plus loin pour prendre la température.


Je pensais faire le plein des bidons à la fontaine de la Grave mais celle-ci est sèche. tant pis, je dois avoir de quoi finir. Mais c'est long, les forces semblent me quitter. J'arrive au sommet en 2h05, sans grand espoir sur la suite de la journée. Et j'y retrouve Bruno qui en a terminé avec sa deuxième montée quelques minutes plus tôt. Il avoue ne pas vouloir en tenter une troisième, tellement les crampes l'ont handicapé. Enchaîner deux montées pour découvrir le Ventoux est une belle performance.

Dans la descente je m'endors littéralement sur le vélo. C'est le klaxon d'une voiture qui me réveille, j'ai juste le temps de l'éviter. C'est vraiment pas bon. Et totalement anormal après seulement 3 montées ! Je décide de m'accorder une pause d'environ 50 minutes en bas (soit toute l'avance que j'ai prise sur les deux premières ascensions). Je dors un peu, puis repart pour la 4ème.

J'ai chaud, de plus en plus chaud. J'ai la tête comme une cocotte minute. Mon compteur indique 35°C alors qu'un petit mistral s'est levé dans la plaine. Mais il est de dos, donc même pas d'effet rafraîchissant. Pour une fois j'aurais préféré l'avoir de face. Les 10km dans la forêt sont parcourus l'échine courbée. Les jambes répondent mais je suis encore rattrapé par la fatigue. Je suis las.

Les 6 derniers kilomètres sont durs, je commence à ne plus tenir le vélo en ligne. A un moment je vois ma vitesse : 5.8 km/h. Je vais bientôt tomber si je continue à ralentir ! Je dois faire une pause pour enfiler le coupe vent alors qu'il fait 25°C. J'ai froid, le moindre souffle d'air me fait grelotter. C'est pas normal, y'a un truc qui cloche. Enfin le sommet. Et arrêt...


Mon père a posé pied à terre après 3 montées puis a rejoint le sommet en voiture. Après m'être ravitaillé un peu je choisis de mettre le vélo et mes fesses au chaud et de ne pas faire cette dernière descente sur la selle. Je ne me sens même pas capable de la faire.

Je suis déçu. Déçu et inquiet car je pensais vraiment être capable d'en faire plus. Que c'est-il donc passé pour que cela tourne ainsi à la débâcle ? Départ trop rapide ? En mai j'ai enchaîné 7 ascensions en deux jours en ne passant qu'une fois au dessus des 1h45. Est-ce simplement l'effet de la fatigue ou est ce que le mental lâche aussi ?

La réponse je l'ai eu dans la nuit de dimanche à lundi, quand vers 4 heures j'ai dû me lever en urgence, victime d'une violente gastro. La fatigue accumulée plus le virus, autant dire que ce n'était pas le moment idéal pour ce genre "d'exploit".

Avant cela je suis retourné dimanche matin à Bédoin pour voir les valeureux en terminer avec leur périple. Le premier que je retrouve est Hervé Mineau, qui après m'avoir dit être parti pour 5 montées (sans assistance) en a finalement fait 8 ! Chapeau ! Et ce ne fut pas la seule belle performance de cette journée si particulière. Le record féminin a été battu par Isabelle Esclangon avec 8 montées également. Mark Haycraft et ses 9 ascensions, nouveau record britannique. Serge Coutton : 6 grimpées en vélo couché, nouveau record de la spécialité. Et tous les autres qui sont allés au bout de leur aventure, vivant sur ces pentes cette nuit que je voulais tant connaître. Bravo à tous !

Vous pouvez retrouver leurs performances et leurs récits sur Vélo Concept.


Maintenant place à la récupération, non pas de l'effort physique, mais de la gastro. Lundi prochain il faudra être au top pour l'Etape du Tour, même si je ne compte plus la courir à fond, mais seulement la terminer (pour une fois).

Mes Ventoux Masterseries en chiffres :
Nombre d'ascensions : 4
Temps d'ascension : 1h41, 1h46, 2h05, 1h59
Temps total d'ascension : 7 h 31
Distance : 152.9 km
Dénivelé : 6150 m
Puls moy / max : 139 / 174

Merci à mon père, Isabelle et Frédéric Escanglon et Vélo Concept pour les photos.
Et un MERCI encore bien plus chaleureux à l'équipe d'organisation et aux personnes qui ont vécu ces Masterseries 2009 pendant toute leur durée aux points de contrôle, nous proposant ravitaillement et surtout leur bonne humeur. Sans vous tout cela n'existerait pas.

A l'année prochaine !!!
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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 22:20
Les 30 et 31 mai prochain se déroulera au départ de Bédoin le Raid Provence Extrême, épreuve ultra longue de 591km pour plus de 9000m de dénivelé positif. Michel, que j'ai rencontré par blogs interposés avant de le croiser sur la 1000 Bosses. Il s'est mis en tête de participer à cette épreuve en tant que Grand Randonneur, c'est à dire sans assistance. A l'occasion de ce week-end de trois jours il est descendu en Provence avec sa femme Myriam pour reconnaître une grande partie du tracé, et a gentiment accepté que je me joigne à lui.

Samedi 1er mai - Sault / Moustier Sainte Marie

La première étape de cette reconnaissance se fera donc au départ de Sault. Entre Bédoin et Sault il n'y a "que" le Ventoux que Michel connaît déjà, donc pas de repérage. C'est la partie la plus facile de ce RPE, très roulante et ne présentant que peu de difficultés.


Quelques minutes pour se préparer et nous voilà partis en direction d'Aurel et de la première petite bosse surprise du jour. En effet dans Aurel le parcours bifurque sur une petite route montant subitement dans le village. Je la connais mais ne préviens pas suffisamment tôt mon compagnon de route qui la passera avec un braquet un peu long.

Arrivés sur le plateau nous prenons vent arrière, ce qui nous permet de fil
er à bonne allure jusqu'à Banon via Revest du Bion. Petite pause carte pour vérifier l'itinéraire et c'est reparti.


A un carrefour en bas du village nous ne trouvons pas la route recherchée. Ben elle est où la D5 ? Elle y est pas là, y'a eu gourure ! Nous remontons dans le village pour trouver la bifurcation manquée (bien cachée d'ailleurs). Un gros nuage bien noir nous tourne autour mais pour le moment nous ne recevons que quelques gouttes. Revest
des Brousses puis Saint Michel l'Observatoire, nous poursuivons gentiment notre chemin.



La traversée et la sortie de Manosque ne sont pas des plus agréables sur des routes fréquentées mais pour traverser la Durance il n'y a guère le choix. Le faux-plat suivant pour monter sur Valensole est avalé au train, encore avec le vent dans le dos. Et le gros nuage noir nous accompagne toujours à bonne distance. Arrivés sur le plateau nous avons droit à une route toute neuve avec vue sur les sommets enneigés des Alpes.



A mesure que nous nous approchons de Moustier ce fameux gros nuage nous passe devant, comme pour nous accueillir. Les premières grosses gouttes tombent alors qu'il nous reste moins de 10 kilomètres à faire. Nous sommes heureusement au niveau d'une station service, nous décidons de nous abriter et d'attendre le passage de l'orage. Finalement il restera de l'autre côté d'une colline et poursuivra sa route sans nous faire l'honneur d'un déluge.


Quelques kilomètres plus loin un groupe de motards nous double, suivi de peu par un Kangou de la gendarmerie roulant à vive allure. Ils ont l'air pressés, roulent avec les warnings mais sans gyrophare ni sirène. Nous les retrouverons un peu plus tard.

Dans la descente vers
Moustier la route est subitement détrempée, en quelques centaines de mètres les chaussures se transforment en éponges. En arrivant sur un pont les automobilistes en contresens nous font des appels de phares puis nous voyons notre gendarme nous faire signe de ralentir. En passant nous apercevons une voiture sur le côté 3 mètres en contrebas. Elle est bleue et siglée gendarmerie !

Nous voilà à
Moustier, au terme de cette première (petite) étape de reconnaissance. Le temps de s'installer au camping et de préparer les vélos pour le lendemain, et il est déjà l'heure de se coucher pour une courte nuit.

Le profil :




L'étape en chiffres :


Distance : 121.2 km
Dénivelé : 1540 m
Durée : 4 h 05
Vitesse moyenne : 29.7 km/h



Dimanche 2 mai - Moustier Sainte Marie / Saint Rémy de Provence


C'est le gros morceau de ce repérage. Au programme un peu plus de 400 kilomètres pour plus de 6000m de dénivelé. Une première pour Michel comme pour moi. Un bon test pour lui dans l'optique du RPE, un essai de longue distance pour moi qui pourrait bien m'orienter vers cette pratique.


Debout à 3 heures, c'est raide. Surtout qu'il fait franchement frais. Nous nous élançons dans le noir total peu avant 4h30 en direction des gorges du
Verdon. Tout est silencieux, je retrouve l'univers de la nuit que j'apprécie tant sur le vélo. Il ne fait que 4°C mais nous nous réchauffons rapidement en montant sur Aiguines puis en direction de la Corniche Sublime. La pente est régulière et se monte bien sur un revêtement impeccable.


Le jour se lève déjà doucement et nous découvrons les gorges sous les premières lueurs de l'aube. Au point culminant de la corniche mon compteur indique 11°C mais dans la descente la température chute rapidement jusqu'à 2°C au niveau du pont de l'Artuby. J'avais prévu la fraîcheur mais pas si froid, j'ai les mains engourdies et les pieds commencent à geler. J'espère me réchauffer lorsque le soleil se montrera enfin au dessus du massif.

En arrivant sur les Balcons de la
Mescla cela s'anime lorsque nous dérangeons chevreuils, lapins ou autres lièvres, surpris de trouver à cette heure matinale des cyclistes tout de jaune fluo vêtus. J'ai de plus en plus froid et cela devient limite supportable en arrivant à Trigance avec seulement 0°C !


Michel est obligé de m'attendre dans les descentes où je ne dépasse pas les 30km/h. Je commence à trembler sur le vélo et m'efforcer à bien tourner les jambes pour me réchauffer un peu.

Depuis Pont de Soleils nous remontons les gorges vers le Point Sublime. Dès que la pente est suffisante j'accélère pour réveiller un peu une circulation sanguine devenue trop faible. Le résultat est quasi immédiat : je sens mes doigts se réchauffer rapidement. Hélas cela s'accompagne de douleurs intenses bien connues des adeptes des sorties hivernales. Les pieds mettront un peu plus de temps pour reprendre une température plus normale.


La pente est douce, la montée agréable et au soleil. La température remonte, le moral avec. Peu avant La Palud sur
Verdon nous prennons la direction de la route des crêtes. La pente s'accentue au fur et à mesure que nous grimpons. De nombreux belvédères nous offrent de splendides points de vue sur les gorges.


Maintenant nous avons chaud, il fait 17°C ! La différence de température en seulement 20 kilomètres est vraiment surprenante. La pente s'accentue encore, jusqu'à un passage à 13%.



La descente qui suit est impressionante, plus de 700m au dessus du Verdon. Nous pouvons apercevoir en face la route empruntée le matin même.


Michel affrontera cette descente de nuit, il devra être très prudent. C'est raide et la route bosselée ne permet pas d'erreur de pilotage. Au niveau du chalet Martel nombre de randonneurs s'apprêtent à prendre d'assault les chemins.

De retour à La Palud sur
Verdon nous remontons sur le col d'Ayen avant de poursuivre la descente sur Moustier, toujours en ayant sous les yeux ces formidables gorges, puis le lac de Sainte Croix.




Myriam nous attend à Moustier, où nous nous changeons pour enfiler une tenue plus en adéquation avec les températures élevées dont nous allons bénéficier dans l'après-midi. Nous repartons pour une "transition" plus plane jusqu'à Pont de Mirabeau en passant par Puimoisson, Valensole, Gréoux les Bains, Vinon sur Verdon et Cadarache.

Nous faisons une pose plus longue à Gréoux pour faire le plein de l'estomac et siroter un coca bien frais sur une terrasse ensoleillée. On est bien là, c'est dur de repartir, pourtant faut bien y aller.

Entre Vinon et Pont de Mirabeau la route est tout sauf agréable, large et rectiligne. En contre-partie cela nous permet d'augmenter sensiblement notre moyenne horaire. Nous passons à côté du gigantesque chantier d'ITER
qui est loin de faire l'unanimité parmi les autochtones.

Nous entrons dans le Vaucluse et le parc régional du Luberon en grimpant vers Beaumont de Pertuis. La route pour y arriver est vraiment très dégradée, ça saute dans tous les sens pendant 5 kilomètres.


Le thermomètre affiche maintenant un fier 31°C. Autant ce matin j'étais vraiment limite dans le froid, autant maintenant que l'air nous fait doucement cuire je suis en pleine forme. A La Bastide des Jourdans nous faisons une pause plus longue devant la fontaine pour faire le plein d'eau et nous rafraîchir un peu.

Nous poursuivons vers Céreste puis Viens au milieu d'une nature verdoyante qui nous rappelle que même si la température dépasse 30°C nous ne sommes pas encore en été.




Le parcours nous fait ensuite passer tout près du Colorado Provençal, les anciennes carrières d'ocre, avant de rejoindre Saint Saturnin lès Apt avec un vent de face de plus en plus soutenu.


Nous continuons toujours à l'est jusqu'au pied du col de Murs que nous grimpons par la D4. Le mistral souffle bien, freinant notre ascension. Nous profitons tout de même pleinement du paysage, notamment la falaise de Lioux.



Je roule avec plaisir sur mes routes d'entraînement et mesure la chance que j'ai de pouvoir évoluer toute l'année dans cette région. Au sommet du col Michel enfile un coupe-vent. En effet le jour commence déjà à décliner et le mistral rafraîchit rapidement l'atmosphère. Dans la descente technique que je connais par coeur je me lâche un peu et attend Michel au carrefour du col des Trois Termes.


Nous enchaînons les deux cols avant de redescendre sur l'Abbaye de Sénanque puis Gordes dans le soleil couchant.



Peu après Gordes nouvelle pause rallongée pour casser la croûte et nous préparer à affronter cette nouvelle nuit. Nous allons aborder le Luberon dans le noir, admirant les villages superbement éclairés. Bizarrement nous roulons plus vite maintenant qu'il fait nuit. Changement d'ambiance, c'est comme un renouveau sur le vélo après une longue journée. Nous nous retrouvons dans cette bulle si particulière, uniquement animée par les ronds de lumière dansant devant nous.

Ménerbes puis Bonnieux où nous devons faire le plein d'eau. La première fontaine est sèche, tout comme la seconde et les deux suivantes. Je commence à m'inquiéter, nous allons être à sec. Enfin juste avant de sortir du village nous entendons un mince filet d'eau couler. Ouf...
La descente sur Lourmarin est relativement rapide, nos éclairages sont efficaces. Le temps parait suspendu, je n'ai plus aucune notion de l'heure qui tourne. Nous sommes déjà à Cadenet. Nous quittons le Vaucluse en traversant la Durance pour rejoindre les Bouches du Rhône, quatrième et dernier département visité aujourd'hui.

Nous nous approchons de la redoutable côte de Sainte Anne. En traversant La Roque d'Anthéron nous sommes chambrés par des groupes de jeunes trop heureux d'avoir quelque chose d'original à se mettre sous la dent. Nous filons rapidement pour affronter cette fameuse bosse. Le pied en montagnes russes est abordé prudemment, les 21% font peur après plus de 300 bornes parcourues. Soudainement la route se dresse face à nous au détour d'un virage. La chaussée est couverte de pierres, il faut en plus se frayer un chemin pour ne pas chuter. Michel met pied à terre, à la limite de l'équilibre. Je poursuis, tirant aussi fort sur les bras que j'appuie sur les pédales. Ça passe plutôt bien et je retrouve Myriam au sommet.

Je change de chaussures sur aller chercher Michel quand un automobiliste semblant perdu s'arrête à côté de nous. Je lui indique la direction de la Roque d'Anthéron et lui signale la présence de Michel. Il repart en marmonnant, sans un remerciement. Je redescend et retrouve Michel quelques dizaines de mètres plus bas, furieux. Le chauffeur, ou plutôt chauffard, de la voiture l'a volontairement serré sur la glissière de sécurité alors qu'il était parfaitement éclairé. Pourquoi ce comportement ?

A peine quelques minutes plus tard une voiture arrive et s'arrête. Une portière s'ouvre : "Alors, ça roule les parisiens ?". La voiture s'engage dans un chemin pour s'arrêter de nouveau un peu plus loin. Il y a du monde là-haut. Nous ne sommes pas tranquilles et connaissant l'amour que l'on a dans le coin pour les "parisiens" nous préférons nous remettre rapidement en route. Ils sont vraiment fadas ici.

A Lambesc nous mettons un petit moment à trouver la bonne route. S'ensuivent quelques kilomètres de route large, vent plutôt défavorable et voitures klaxonnantes. Peuvent pas nous foutre la paix ?!?
Nous retrouvons le calme en montant à Vernègues puis descendons sur Alleins, superbement illuminé. Nouvelle pause. Michel à la nausée, ça a du mal à passer. Il est 1 heure du matin et Myriam commence a être vraiment fatiguée après cette longue journée à s'occuper de deux cyclistes. Après une vingtaine de minutes la décision est prise de mettre les vélos dans le fourgon et de finir la reconnaissance en voiture. Michel ne doit pas s'épuiser inutilement à seulement quatre semaines du RPE. Je me sens encore en pleine forme, seuls mes pieds et mon fessier ne sont pas de cet avis. Il va falloir que j'investisse dans une selle plus confortable... Par contre une fois installé sur la banquette du fourgon je ne tiendrais pas dix minutes avant de piquer du nez.

Nous sommes tout de même satisfaits de cette journée. Patrick François a tracé une véritable carte postale cycliste de la Provence. Michel est rassuré sur sa capacité à réaliser son objectif et a pu se régler sur de nombreux points. Quant à moi cela a confirmé ce qui me titillait depuis quelques temps, à savoir allonger les distances et tenter
l'aventure ultra.


Le profil :


L'étape en chiffres :

Distance : 362.1 km
Dénivelé : 5850 m
Durée (hors pauses) : 16 h 10
Vitesse moyenne (hors pauses) : 22.4 km/h

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