Voilà une cyclosportive que je n'aurais pas dû courir. Sauf qu'une dizaine de jours auparavant mon père se blesse, libérant une place au sein de la patrouille Eco Cyclo. Mais il y a un hic : le mercredi qui précède je casse (encore !) ma roue arrière. Encore une fois c'est grâce à mon père que je peux me présenter sur la ligne de départ, avec sa nouvelle paire de Fulcrum Racing Zero... que je lui restituerais en bon état. Ouf ! Il m'accompagnera également à Grézieu la Varenne.
C'est mercredi aussi que j'ai pris la décision de ne pas faire le REV. Cette Scott 1000 Bosses sera donc un très bon test avant de recadrer mon planning d'entraînement vers de nouveaux objectifs cyclosportifs. Je me fixe un objectif temps de 4h, ce qui me semble réaliste compte-tenu de ma forme du moment.
Lever 5h, la voiture est prête depuis la veille au soir. Cela permet de partir tôt, et ainsi de pouvoir prendre mon temps pour me préparer à Grezieu la Varenne. Je n'aime pas être pressé par le temps avant le départ, et puis comme ça cela me permet de retrouver les amis perdus de vue depuis la fin de la saison dernière. Et ils sont nombreux ! Je rencontre pour la première fois Hervé (dit G40) en chair et en os, encore un sympathique membre du forum de l'Ardéchoise.
Alors que la veille je me suis pris une belle averse sur la tête au milieu de l'après-midi, c'est un beau et franc soleil qui illumine une matinée prometteuse. Je décide au dernier moment de partir à l'échauffement tout en court, et je ne le regretterais pas.
Une petite demie-heure avant le départ il est temps de retrouver les autres membres de la Patrouille, menée par un Patrick François en pleine forme. L'ambiance est chaleureuse et calme, on ne ressent aucune tension dans le peloton.
Enfin le départ est donné, je profite de la première partie descendante pour me porter aux avants-postes afin de grimper la première bosse à ma main. Je suis tout de même surpris de ne voir personne passer devant, aussi après Sainte Consorce je me laisse couler sur la droite de la route pour laisser les gros bras prendre les choses en main et me replace vers la vingtième position pour attaquer le col de la Luère.
Le rythme est soutenu mais néanmoins moins élevé que je ne le craignais, du moins à ce moment là de la course. Le peloton est encore important bien que certaines respirations trahissent les sur-régimes. L'écrémage se fera au fil des bosses, petit à petit.
L'allure se maintient, chaque changement de pente étant invariablement marqué par une petite accélération avant que la vitesse ne se stabilise. Suivant la difficulté de ces pentes j'ai plus ou moins de mal à garder ma place parmi la grosse vingtaine de coureurs qui constituent la tête de course. Et quelle tête de course, ce n'est pas pour rien que la Scott 1000 Bosses est considérée comme le championnat de printemps des cyclosportives.
Les teams Scott Les Saisies, Scott Vélo101, Specialized Loire, Ekoï, les Chamroussiens Ostian et Chavanon ou encore Nicolas Fritsch et David Polveroni mènent ce groupe à un train d'enfer. J'ai de plus en plus de mal à tenir la cadence, les cuisses brûlent. Dans une énième bosse je laisse volontairement l'arrière du groupe me passer. Mauvaise pioche, devant ça accélère, je dois me mettre dans le rouge pour tenter de revenir, en vain. Nous sommes une poignée à avoir sauté, les relais s'organisent vite pour pouvoir boucher les quelques 300m de retard que nous accusons.
C'est chose faite en arrivant au pied de la "face nord d'Aveize". Nous nous retrouvons immédiatement lâchés, même si la différence de vitesse n'est pas très importante. Un petit km/h, guère plus. Je me retrouve entre deux groupes, préférant monter à ma main sur un braquet qui me convient plutôt que de subir, encore, le rythme des autres. Au terme des 6km d'ascension je n'ai guère plus de 300 ou 400m de retard sur la tête, et 100 d'avance sur le second groupe que je réintègre en me ravitaillant. Je sais que désormais ça va aller moins vite, pour nous la course est faite. Il ne reste plus qu'à gérer le retour, soit une quarantaine de kilomètres agrémentés de quelques belles surprises.
La première sera malheureusement les crampes qui dès le pied du col des Brosses me contraignent à laisser filer mes compagnons de route. Dommage car ce nouveau rythme plus calme me convenait tout à fait, je n'avais plus aucun mal à garder les roues. Je parviens à rester sur le vélo pendant une paire de kilomètres, mais dois finalement poser pied à terre pendant quelques minutes pour étirer ma jambe douloureuse. A partir de là plus question de chercher une quelconque performance, je rentre comme je peux.
La seconde surprise c'est la petite route que les organisateurs nous ont déniché pour rejoindre le sommet du col des Brosses. Étroite, très pentue (bien plus de 10% par endroits), parfois en très mauvais état, ce secteur est un excellent entraînement pour apprendre à gérer les crampes. Heureusement qu'elles se sont déclenchées avant !
La préparation effectuée en vue du REV n'a pas été perdue, loin de là. Je récupère plutôt rapidement des crampes au fil des kilomètres. Je n'accroche toutefois pas les groupes qui commencent à me reprendre, et préfère profiter des paysages qu'offrent le parcours en effectuant un décrassage précoce. Je ne remet le couvert que dans le dernier kilomètre pour m'extraire du dernier groupe qui m'a rattrapé, sans plus aucun signe de fatigue musculaire. Dommage !
L'après-course est de nouveau rythmée par les retrouvailles. Une douche en compagnie d'une partie du team Chamrousse (Fred vous dira qu'il a apprécié que je lui passe le savon), quelques pâtes bien épicées dans l'estomac en refaisant la course avec Hervé et déjà l'heure de rentrer arrive.
Rendez-vous le 4 juin sur le Raid des Alpilles !
Ah, au fait, à force de traîner en route mon objectif de 4h n'a pas été atteint...
La course en chiffres :
Distance : 135 km
Dénivelé : 2800 m
Durée : 4h00'13
Vitesse moyenne : 33.7 km/h
Classement scratch / caté : 77 / 30